Le Burn-out parental

Les symptômes du burnout

Les effets du stress qui durent trop longtemps ont été bien étudiées dans la sphère professionnelle.

Il a été mis en avant que le problème n’était pas les stresseurs en soi mais l’absence de ressources pour pouvoir faire face à l’absence de stresseurs. L’exposition trop longue, trop longtemps à des facteurs « stress » a été appelée « burnout » dans le monde professionnel, en référence au fait d’être littéralement consumé,

C. MASLACH s’est intéressée à cet état dans les années 70. Sur base de ses travaux, le syndrome de burnout professionnel est conceptualisé à partir de 3 dimensions :

1) La sensation d’épuisement intense dans le cadre des activités profesionnelles

2) La dépersonnalisation des personnes de ceux qui touchent le bénéfice du travil (pour le soignants par exemple, les patients deviennent des objets, des « cas »)

3) La perte d’efficacité : le travailleur n’effectue plus son travail comme il le devrait, n’atteint pas ses objectifs ni les tâches qui lui sont confiées.

Le burnout professionnel est expliqué en détail dans l’onglet « Burnout professionnel ».

Je vous invite à vous rendre sur cet onglet si cette matière vous intéresse.

Dans le champ de la parentalité, l’utilisation du terme burnout est beaucoup plus récente.

C’est vers les années 1980 qu’apparaît en Amérique l’idée que l’on puisse adapter la logique du burnout professionnel au champ de la parentalité.

Elle a été testée et les chercheurs américains ont pu trouvé que 2 dimensions peuvent appliquées au champ de la parentalité. Il s’agit de l’épuisement et la perte d’efficacité.

Il n’a cependant pas pu être démontré que les parents en viennent à dépersonnaliser leurs enfants.

Les symptômes du burnout parental

On peut encore retrouver une sensation intense d’épuisement. Le parent n’a plus l’énergie de s’occuper de ses enfants, il est vidé de son rôle de parent.  Il est au bout du rouleau.

On retrouve également la perte d’efficacité. Le parent a l’impression de ne plus être à la hauteur de ses responsabilités de parent. S’il n’ a pas pu être démontré que les parents dépersonnalisent leurs enfants, il s’avère que les parents se distancient émotionnellement d’eux. Ils font juste ce qui est indispensable (les nourrir, les conduire à l’école…). Ils n’éprouvent plus de plaisir à les écouter, passer du temps de qualité avec eux. La parentalité n’est plus vécue que dans la contrainte. Grâce à un recueil de tmoignanges de parents en burnout parental, il a pu être mis en avant que le burnout parental repose sur 4 « états » :

1) L’épuisement : le parent n’en peut plus de ses enfants

2) La distanciation : les parents n’ont plus émotionnellement la force de s’occuper de leurs enfants. Ils font juste le minimum

3) La perte de plaisir : les parents n’éprouvent plus de plaisir à être près de leurs enfants, à jouer avec eux et le temps de qualité tendent à disparaître

4) Le contraste : les parents en se reconnaissent plus. Il y a vraiment un « avant »et un « après ». Les parents ont honte de ce qu’ils sont devenus et témoignent eux-mêmes de cette « cassure ». Ce dernier point n’est valable que pour les parents qui ont voulu bien s’investir, voulu bien faire le « travail »leur travail de parent mai qui aujourd’hui n’y arrivent plus.

Il ne s’agit pas de déclarer en burnout des parents qui n’ont jamais été investis dans la vie de leurs enfants et qui n’auraient jamais tenté de donner le meilleur d’eux-mêmes de ce contexte.

Le burnout parental n’est pas l’apanache des mères. Il s’agit d’un mythe ! Il concerne également les pères.

Le Parental Burnout Assessment (PBA) est un outil qui permet d ‘évaluer la présence e symptômes et le degré de sévérité du burnout.

Si vous sentez concerné par le burnout parental, ne restez pas seuls.

Une prise en charge peut vous vous permettre de mettre des choses en place concrètement et durablement et d’éviter des situations parfois irréversibles.

Identité et parentalité

Devenir parents ou envisager de le devenir peut être source de stress pour certains. En effet, devenir parents implique de nombreux  changements de vie. 

Dans la prise en charge de burnout parental, le fait de stresser avant la naissance de l’enfant peut être un agent stresseur dans la balance parentale.  Pour les uns, stresser avant l’arrivée d’un ou plusieurs enfants peut signifier anticiper, prévoir un maximum de choses pour l’organisation familiale, revoir ses horaires dans sa vie professionnelle pour l’un ou l’autre des parents(parfois décider de la mettre entre parenthèses pendant un moment ou définitivement). Pour les autres, cela peut signifier d’entamer un parcours de procréation médicalement assistée.

Selon M. Mikolajczak et I. Roskam, le fait de devenir parent ajoute une nouvelle identité au self qui se diffère des autres identités. Avant de le devenir, c’est un peu comme si l’identité était représentée par un ensemble dans lequel on peut trouver des sous ensembles représentant des sous-identités. Chaque personne a une identité unique : une identité de genre, une identité professionnelle, une identité sociale, une identité conjugale, etc. propres à elle.

Chacune de ces identités prend une place plus ou moins importante en fonction du temps, des jours, etc. Par exemple, le lundi peut être une journée importante pour Mme Untel qui part tôt de la maison afin de pouvoir travailler efficacement dès qu’elle arrive à son endroit de travail et se consacrer entièrement à son travail. C’est son identité professionnelle qui prend donc plus de place ce jour-là. Par contre, le vendredi, elle se rend chez le coiffeur, l’esthéticienne et prend soin de choisir une tenue dans la laquelle elle se sent particulièrement féminine. Ce jour-là, c’est son identité de genre qui prend une place plus importante.

Lorsque l’on devient parent, l’identité parentale s’ajoute aux autres sous-identités avec la particularité suivante :une fois que l’on devient parent, on le reste pour toute sa vie ! Cet aspect fait qu’elle se différencie complètement des autres. En effet, lorsque notre identité professionnelle ne nous convient plus, il possible d’envisager des changements, des alternatives : faire une formation, changer d’employeur, diminuer son temps de travail ou encore décider d’arrêter de travailler. De la même manière, si c’est l’identité conjugale qui  pose problème, il est possible d’envisager de changer de partenaire, tenter de nouvelles expériences, pimenter la relation existence, etc.

Avec l’identité parentale, ce n’est pas la même chose. Elle « comprime » les autres. Elles vont devoir coexister et créer une dynamique dans laquelle l’identité parentale prendra naturellement une place prépondérante et présente. L’identité parentale ne se met jamais sur pause.

L’apparition de cette identité et la place qu’elle prend peut intervenir dans la survenue d’un burnout parental. Il peut en effet exister un décalage entre l’avant et l’après l’arrivée d’un ou des enfant(s) et/ou créer de nouveaux comportements pour le parent qui pourrait se surinvestir dans son nouveau rôle. Il est possible que la parent ne s’épanouisse pas autant que ce qu’il ne s’imaginait dans son nouveau rôle. Cela pourrait être source de déception et le parent pourrait en arriver à regretter d’être devenu parent et envier sa vie d’avant.

Par exemple, il est arrivé fréquemment que la satisfaction conjugale diminue après la naissance d’un enfant. On n’a moins de temps à consacrer à son conjoint, à partager des loisirs avec lui. De la même manière, comme expliqué plus haut, on a moins de temps à consacrer à ses amis et le manque de temps pour spi est souvent mentionné par les parents en burnout comme un élément déterminant  dans leur souffrance.

L’inconfort que peut engendrer l’identité parentale et les rôles sociaux qui y sont associés jouent un rôle particulier dans la souffrance parce qu’il n’y a pas de porte de sortie. Les parents en burnout parental éprouvent en effet de réelles difficultés pour atteindre un équilibre au niveau de leurs identités et cela peut les amener à mettre à mal leur épanouissement parental.

Il y a un écart que se forme entre ce qu’ils pensaient être la parentalité et la réalité, entre les espoirs  et la réalité, entre leurs exigences personnelles et ce qu’ils sont en mesure de faire.

Certains parents continuent à se plier à leurs exigences professionnelles (identité professionnelle) et parentales (identité parentale). Cela les conduit à un épuisement, avec des conséquences sur l’entourage, le conjoint, le ou les enfants.

Comme le dit bien I. ROSKAM, parfois ce ne sont pas les exigences qui sont en jeu mais les ambitions personnelles que l’on s’impose à soi-même qui posent problème. Certains facteurs personnels peuvent être sous-jacents à cela. C’est le cas du perfectionnisme.

Si je suis perfectionniste, je me donne à 100% dans tous mes rôles pour espérer atteindre des standarts parentaux que je me suis fixés et les objectifs professionnels que je me suis fixé. Cela implique des moments d’hyperinvestissement.

A un certain moment, l’équilibre va basculer ! Il n’est en effet pas possible d’être à 100% dans le professionnel et à 100% dans la parentalité.

Il y a des remaniements identitaires qui ont un impact sur le parent. Ils  ne sont pas à négliger. Ils ne  se limitent pas qu’à des modifications d’horaire ou à retrouver des moments en couple ou des avec des amis.

Un thérapeute formé à la prise en charge du burnout parental peut vous aider à les faire grâce à des outils spécifiques;)

Les + d’un suivi en situation de burnout parental:
– programme personnalisé
– analyse globale et détaillée de votre réalité
– prise en charge de l’aspect émotionnel
– proposition d’outils concrets et durables